La peste de Marseille en 1720 est la dernière épidémie de peste enregistrée en France. Le Grand-Saint-Antoine, un bateau en provenance du Levant (la région de la Syrie), accostant à Marseille le 25 mai 1720 est à l’origine de l’épidémie. En effet, sa cargaison constituée d’étoffes et de balles de coton est contaminée par le bacille de Yersin responsable de la contagion véhiculé par les rats. La peste ne fut officiellement déclarée que 67 jours après l’arrivée du navire après des nombreuses péripéties connues.



La maladie, qui peut tuer entre 2 à 10 jours après la contamination selon le degré d'infection, peut se manifester sous trois formes: peste bubonique, septicémique ou pulmonaire. La peste bubonique est la forme courante et résulte de la piqûre d'une puce infectée... Mais fréquemment, à un stade avancé de la peste bubonique, le bacille se retrouve dans le sang.

L'agent de la peste, découvert en 1894 par le Français Alexandre Yersin, est la bactérie Yersinia pestis

Premiers cas à Marseille

Le 20 juin 1720, rue Belle-Table, venelle étroite et sombre des vieux quartiers, une femme, Marie Dauplan, meurt en quelques heures. À ce moment les médecins doutent que ce décès soit vraiment dû à la peste. Il semble en effet qu'un premier foyer pesteux au sein de l’équipage ait été contenu jusqu’au déballage des balles de coton qui allaient répandre les puces porteuses de la maladie.


Pic de l'épidémie


À partir du 9 août, il meurt plus de cent personnes par jour. Les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ; les cadavres sont jetés dans les rues. En d'octobre 1720 la peste se met à reculer dans Marseille et les personnes atteintes guérissent plus facilement ; la mortalité journalière tombe à une vingtaine de personnes.


Cette baisse se poursuit au début de l'année 1721 avec une mortalité journalière d'une ou deux personnes. Les boutiques rouvrent, le travail reprend sur le port, et la pêche est de nouveau pratiquée. De nouveaux cas de peste se produisent en avril 1722. C'est à nouveau la panique. Au début du mois d'août 1722, l'épidémie est enrayée, il n'y a plus ni malades ni décès causés par la peste.



La peste de 1720. Un épisode collatéral tragique pour le village

À la suite de ces graves négligences, et malgré un dispositif de protection très strict prévoyant notamment la mise en quarantaine des passagers et des marchandises présentant des risques épidémiques, la peste se propage dans la ville. Les quartiers déshérités et les plus anciens sont les plus touchés. La peste s’étend rapidement dans la cité où elle entraîne entre 30 et 40 000 décès sur 80 à 90 000 habitants, puis en Provence où elle fait entre 90 000 et 120 000 victimes sur une population de 400 000 habitants environ.

Propagation de la peste

Les dix décès survenus à bord du Grand Saint Antoine ne présentaient officiellement pas les symptômes caractéristiques de la peste que sont les charbons et les bubons, ou en tout cas n'ont pas été interprétés comme tel. Ces manifestations évidentes apparaîtront dans la ville lorsque commenceront à s'y répandre les hommes et les tissus ayant été en contact avec le navire infestés de puces porteuses du bacille tueur.

La contamination de rat à rat se fait par l'intermédiaire de leurs puces. Lorsqu'un rat atteint de la peste meurt près d'une habitation ou d'une fréquentation humaine, la puce du rat qui a besoin de se nourrir s'attaque à l'homme. La contagion d'homme à homme se fait par l'entremise de la puce, les parasites quittant les cadavres sur lesquels ils ne peuvent plus se nourrir pour en trouver d'autres. Les personnes qui soignent les mourants, enterrent ou veillent les morts, sont particulièrement en danger. A partir d'un premier foyer, la contagion, s'étend de proche en proche, facilement aggravée par les mouvements de populations fuyant l'épidémie et emmenant avec elles des sujets déjà contaminés. Le bacille étant résistant au froid, les cadavres non enterrés (le cas était fréquent) restent contagieux. Lorsque l'épidémie atteint la mer, il suffit d'un rat contaminé montant à bord d'un navire pour emmener la maladie vers une nouvelle destination.

C'et le 4 aout 1720 que sera enregistré le premier décès attribué aux conséquences de la peste à Château Gombert. Marie Anne MARIN âgée de 30 ans en était morte la veille le 3 août.  641 gombertois seront dénombrés parmis les victimes de la contagion sur une population estimée de 900 à 1100 habitants. Il est certain que de nombreux marseillais étaient venu se réfugier dans leur maisons de campagne emmenant dans leur exode pastoral une contamination dévastatrice pour une population ignorante de l'ampleur de l'épidémie, et de la rapidité de sa transmission.




Dans le registre paroissial de l'année 1720, une délimitation a été rajoutée par la suite pour positionner le début des enregistrements de décès consécutifs à l'épidémie.


En 1853 le Le curé CAMOIN dans sa notice dira: "Le fléau de 1720 que Marseille n'oubliera jamais, pesa de tout son poids sur notre quartier qui fut envahi par les Marseillais, du bas peuple surtout"

Cet épisode nécécitera la création en 1721 d'un nouveau cimetiere Il est probable qu'un ou plusieurs charniers aient été également creusés pour recevoir tous les corps. Il reste à les retrouver. L'ancien cimetière était contigue à la chapelle des pénitents, après la peste de 1720 il ne pouvait plus recevoir de nouveaux corps. Le 15 mai 1721, Jean Antoine ROBOLY inspecteur du terroir de Marseille  sur les ordres de Mr le commandant De LANGERON commandant la ville, et avec l'agrément de l'Evèque  Monseigneur de BELZUNCE, réunit les possédants biens du village et le Curé de la paroisse Messire VALETTE pour rechercher l'endroit le plus adapté à la création d'un nouveau cimetière. Il fut décidé de le créer devant la petite porte sur le côté de l'église (porte englobée dans la chaufferie de nos jours) . Cimetiere qui sera situé à l'emplacement de ce qui est de nos jours l'école Saint Mathieu.



Contrôle des accès vers Marseille


La ligne du blocus de Marseille se composait de 89 postes, comprenant 31 officiers, 332 soldats et 281 paysans. Les postes étaient ainsi répartis : 11 dans le territoire de Cassis, 11 dans celui d'Aubagne, 27 dans celui d'Allauch, 7 dans celui de Simiane, 16 dans celui des Pennes, 10 dans celui de Gignac, 3 dans celui de Carry et 4 dans celui de Martigues.




Après cet épisode tragique les possédants biens de Château Gombert ont décidé la création de points d'eau publics pour améliorer les conditions sanitaires du village. Ce sera en premier lieu en 1721 le creusement d'un puits longtemps appelé "le puits neuf" situé rue Centrale devant la montée de la place. il sera détruit en 1962 lors de la création du retournement pour les bus, avant la percée du village.  

Sur le dessin ci-contre datant de 1682 on voit la petite porte dont il est question.


Par la suite, entre 1722 et 1725, sera construit un lavoir public au bas de la rampe d’accès au village.Il était situé à l’extémité sud de la propriété dite de Carry. IL prend son eau dans une source située au dessus dans cette propriété appartenant en ce temps la à Joseph CARRY (qui deviendra par la suite la propriété Benet, puis De Gombert). Ce lavoir sera déplacé et reconstruit à son emplacement actuel en 1853.


La peste à Château Gombert

Liste générale des inspecteurs, capitaines et commissaires des différents quartiers qui composent le terroir de Marseille, et qui ont été établis pour le service de la contagion, lesquels quartiers ont été divisés en quatre département.

Le mur de la peste dans le vaucluse de